La pêche est le dernier secteur de l’agro-alimentaire au niveau mondial qui repose sur une ressource entièrement naturelle. Tout le reste (ou presque) de ce que nous consommons est élevé ou cultivé. Autant dire que se préoccuper de l’état de santé de nos océans et plus particulièrement des ressources dont notre alimentation dépend est un enjeu majeur à de multiples points de vue : écologique, économique mais aussi social et culturel puisqu’à l’échelle mondiale, des millions de femmes et d’hommes en vivent directement, indirectement et irriguent de leur activité nos territoires.
Les ressources vivantes marines sont menacées par de multiples facteurs : surpêche (on devrait aussi parler de malpêche), changement climatique, pollution, destruction des habitats, espèces invasives etc. Il existe pourtant un facteur dont on parle moins et dont l’impact est colossal, c’est celui de la pêche dite « illicite non déclarée et non réglementée ». En clair le braconnage !
La FAO*, estime qu’au niveau mondial les captures qui en sont issues représentent entre 11 et 26 millions de tonnes de poissons pêchées, soit 20% des captures halieutiques mondiales. D’un point de vue économique, c’est une perte située entre 10 et 23 milliards de dollars US par an. Il faut ouvrir les yeux. Le braconnage ne se produit pas que dans des contrées lointaines de pays en voie de développement. Il est là, sous nos yeux, sur nos côtes et met en péril les ressources et la vie de nos pêcheurs.
Depuis 5 ans, Planète Mer se bat avec les pêcheurs varois pour mettre en place des gardes-jurés (comme cela se fait en Atlantique, Manche et Mer-du-Nord), gardes assermentés recrutés par les comités des pêches en complémentarité des services de l’État en mer. Sans succès parce qu’il faut des moyens financiers difficiles à réunir mais aussi et surtout une volonté politique indispensable. Les Assises nationales de la pêche se tiennent à Nice les 21 et 22 septembre 2023 au cours desquelles un atelier est consacré au braconnage.
Une occasion pour avancer sur cette question qui nous est chère ? Nous y serons aussi !
Laurent Debas - Directeur et co-fondateur de Planète Mer
*FAO : Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
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