Connaissez-vous cet engin ?
Un filet maillant est un engin de pêche utilisé par les pêcheurs professionnels pour la capture de différents animaux marins : des poissons, comme la sole ou la lotte, des crustacés, comme les langoustes, ou des céphalopodes, comme les seiches. Le filet appartient à la famille des arts dormants (1). En France, en 2022, 34% des bateaux pratiquait la pêche à l’aide des filets maillants (Ifremer, 2022).
Comment reconnaitre le filet maillant
Le filet maillant est constitué d’une nappe rectangulaire qui est déployée verticalement dans la colonne d’eau et qui est maintenue à la profondeur choisie par des flotteurs, répartis sur la partie supérieure de la nappe et des lests positionnés sur la partie inférieure de la nappe.
Il existe différents types de filet maillant. Leur forme, leur taille ainsi que leur couleur varient en fonction de l’espèce ciblée. Il existe quatre types de filets : le filet trémail, le filet droit, le filet combiné et le filet dérivant.
- Le filet trémail : constitué par la juxtaposition de trois nappes différentes de filets : deux nappes externes avec de très grandes mailles et une nappe interne dotée d’un maillage beaucoup plus petit. La hauteur de ce type de filet varie de 1 et 4 mètres.
- Les filets droits : constitués d’une seule nappe de filet. La hauteur de ces filets peut atteindre 10 m. Ils sont déployés dans la colonne d’eau. Généralement, ils sont posés sur des fonds de sable.
- Les filets combinés : des filets droits qui sur leur partie inférieure deviennent des filets trémail, généralement ce dernier morceau mesure environ un mètre de haut. Le maillage de la nappe du trémail peut être identique ou légèrement différent de la nappe de la partie supérieure.
- Les filets dérivants : des filets qui sont suspendus verticalement dans la colonne d’eau sans être ancrés au fond. Ce filet dérive au gré des courants.
Les filets maillants, comme tous les engins dormants, une fois déployés en mer, doivent être marqués. La règlementation impose aux pêcheurs le marquage de ces engins via des signaux lumineux et des balisages spécifiques.
Où pêche le filet maillant
Le bateau qui pratique le métier du filet est appelé le fileyeur. Les fileyeurs peuvent être de taille différente en fonction du nombre de filets qu’ils utilisent, des espèces ciblées et des zones de pêche. Généralement, il s’agit de bateaux qui mesurent entre 6 et 24 mètres de longueur, qui travaillent principalement proches des côtes, dans la bande de 12 milles nautiques.
Le fonctionnement du filet maillant est simple. Les filets sont calés dans des lieux et à des profondeurs bien définies, généralement dans des zones de passage pour les bancs de poissons ou de crustacés, et ils y sont laissés quelques heures. Passé ce temps les filets sont remontés (virés). Si le pêcheur a bien fait ses estimations et bien positionné son filet, des animaux se retrouveront coincés, emmêlés ou maillés dans le filet. Cette technique de pêche, demande donc au pêcheur une connaissance très fine de son secteur, des courants et de la biologie de l’animal recherché.
Quelles conséquences pour l’environnement
Comme tout engin de pêche, le filet, lors de son utilisation, peut avoir un impact négatif sur les espèces et les habitas marins. Cependant son impact sur les espèces est considéré comme faible, en comparaison aux autres engins de pêche. De plus, le filet est réputé comme un engin de pêche sélectif, à conditions que la taille des mailles soit bien adaptée à la biologie et écologie des espèces ciblées, notamment en respectant la taille à maturité sexuelle. Néanmoins, il arrive que des d’espèces vulnérables comme les dauphins, les requins, les tortues et les oiseaux se retrouvent pris au piège des filets. Bien que la pêche au filet soit considérée comme une technique de pêche à faible impact sur les habitats marins, ayant peu d’interaction avec les fonds marins, elle peut être à l’origine de pêche fantôme, lorsqu’un filet se casse et se perd dans la mer (2). La perte d’un filet représente pour le pêcheur une importante perte économique. Cette perte n’est jamais volontaire mais souvent liée à de mauvaises conditions météorologiques ou à des dégradations suit au passage d’un bateau pas attentif sur l’engin.
- Les engins passifs ou arts dormants inversement aux engins actifs ne bougent pas lors de l’action de pêche, ils sont calés : c’est le mouvement des poissons qui les conduit à se faire prendre, à la manière d’un piège et non l’action du bateau.
- La pêche fantôme est une pêche indésirée qui survient lorsque des engins de pêche perdus ou abandonnés restent en mer et continuent de capturer des animaux.
Bibliographie
Ifremer. Système d'Informations Halieutiques (2022). Flottille des Fileyeurs polyvalents. Façade Méditerranée. 2021. Synthèse des flottilles de pêche. https://archimer.ifremer.fr/doc/00803/91458/
Ifremer. Système d'Informations Halieutiques (2022). Flottille des Fileyeurs exclusifs. Façade Méditerranée. 2021. Synthèse des flottilles de pêche. https://archimer.ifremer.fr/doc/00803/91457/
Ifremer. Système d'Informations Halieutiques (2022). Flottille des Fileyeurs Caseyeurs. Façade Atlantique. 2021. Synthèse des flottilles de pêche. https://archimer.ifremer.fr/doc/00803/91451/
Ifremer. Système d'Informations Halieutiques (2022). Flottille des Fileyeurs Caseyeurs. Façade Atlantique. 2021. Synthèse des flottilles de pêche. https://archimer.ifremer.fr/doc/00803/91451/